...Que soit le monde un peu triste et mystérieux de la Basse de Brescia ou elles soient les vues des pays et des immeubles ensoleillés du Sud d'Italie, l’élément unifiant et caractéristique qui unit toute l'ouvre du peintre c’est un fort sentiment d'exclusion. Les petits agglomérés des maisons sans fenêtres roqués sur des collines lointaines, les fleuves immobiles et infranchissables, les arbres solitaires, les balustrades et les clôtures dont éciment végétations silencieuses bien gardées, les longs espaces qui séparent la base du tableau du sujet de l'ouvre, ce sont les symboles d'une réalité et d'un monde qui Migliorati ne peut pas rejoindre et pénétrer. Paradigme même d'une bataille intérieure, jamais résolue, commencée depuis l’enfance lorsque l'élan et la volonté de connaître et d'expérimenter le monde et les choses extérieures étaient fouettés par l'impossibilité imposée d’être d’une santé délicate.
Continuée ensuite dans l’âge adulte, lorsque cette bataille, tout personnel mais en universel, est devenue un accrochage entre le libre et généreux jaillir des sentiments et des passions et la peur du « moi » rationnel de ne les pouvoir pas contrôler. Voilà, l’émersion de l’arbre, qui dans les ans s’est transformé de présence secondaire et squelettique à protagoniste primaire de la peinture de Migliorati. L'arbre, habillé avec chevelure brillant, représente l'artiste même, son envie de vivre, sa volonté d’aller au-delà des barrières et des palissades. Cependant, cet arbre nous apparaît presque toujours isolé, seul, incompris. Il est riche de branches et de feuilles, prospère et vigoureux, mais abandonné des autres copains de son espèce qu'ils le regardent, un peu intrigués, de loin.
Ou, comme en beaucoup de récents tableaux, l'arbre est fermé de structures régulières, un peu baroques, qui l'isolent et ils le ferment, comme s'il était une belle chose impossible à atteindre, inaccessible. Métaphore, celle-ci, de la conscience d'un monde intérieur riche et délicat, que cependant l'artiste ne veut pas absolument découvrir, mais veut, par contre, préserver jalousement. Une sensibilité et une gentillesse d'âme qui Migliorati, aussi en ne pouvant pas communiquer explicitement, réussit à faire entrevoir des ses tableaux, avec discrétion et pudeur, entre une coupe et l'autre de lumière. Un regard dans son intériorité humaine qui le peintre tout doucement, avec le passer des ans, est réussi à rendre toujours plus lucide et précis.
Un regard qui, en laissant les premières inflexions cubistes, tend à être aimanté de quelques détails ou thèmes (comme les thèmes sociaux et de l'actualité), sur lesquels il se pose toujours plus de l'attention de l’artiste et convergent les efforts de sa recherche stylistique. En même temps les tonalités et les couleurs deviennent plus intenses et définies qu'en passé. Un discours figuré qui, aussi en progressant et en changeant, maintient et n'abandonne pas sa fidélité aux thèmes privilégiés de la nature et de la solitude. Une cohérence de fond qui rend le style et l'ouvre de L.M. entièrement particuliers et fortement caractérisant.

Marco Ghidoni (le neveu)